Commerce de gros : problématiques et enjeux des livraisons
Résumé de l’étude CGI : « le grossiste, acteur majeur de la logistique urbaine »
La Confédération du Commerce de Gros et International (1) a récemment publié une étude (2) pour mieux faire CONNAÎTRE les pratiques et spécificités des grossistes en matière de livraisons.”
La livraison de marchandises est l’un des champs d’activité de la logistique (3) qui représente environ 10% du PIB national et 10% de l’emploi privé.
Le Commerce de Gros rassemblant environ 120 000 entreprises de toutes tailles, et la logistique étant l’une des fonctions clés de la branche, l’étude de la CGI apporte un éclairage notable et salutaire au sujet des livraisons de marchandises.
Cette problématique, et globalement la logistique, est dorénavant prise très au sérieux par le Politique qui en a fait l’un des enjeux majeurs pour la compétitivité de la France avec la stratégie nationale « France logistique 2025 » (4). C'est d'ailleurs une problématique à laquelle la plateforme de livraison Woop répond pour ses clients.
En 2014, la Banque Mondiale a classé la France au 13ème rang mondial dans le secteur de la logistique. C’est un rang estimable mais qui est en décalage avec nos pays voisins européens tels que l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni, qui occupent les quatre premiers rangs.
France | Allemagne | Pays-Bas | USA | Chine | |
Classement général | 13ème | 1er | 2ème | 9ème | 28ème |
Compétences logistiques | 15ème | 3er | 2ème | 7ème | 35ème |
Suivi et traçabilité | 12ème | 1er | 6ème | 2ème | 29ème |
Ponctualité, respect des délais | 13ème | 4er | 6ème | 14ème | 36ème |
Classement de la Banque Mondiale 2014
Nous allons ici résumer partiellement l’étude de la CGI.
Les grossistes jouent un rôle prépondérant dans notre vie quotidienne. Souvent réalisées tôt le matin, les opérations de livraison sont peu connues du grand public. Ce sont pourtant des dizaines de milliers de véhicules qui approvisionnent quotidiennement les pharmacies, bars et restaurants, cantines, boulangeries, fleuristes, poissonneries, petits commerces, chantiers…
Après s’être approvisionnés auprès de fournisseurs d’origines différentes, au niveau local, national ou international, les grossistes stockent la marchandise et assurent la livraison quotidienne en produits alimentaires et non alimentaires du tissu économique. Ils livrent à très brefs délais, au fur et à mesure des besoins et dans les quantités voulues, les produits nécessaires à l’activité de leurs clients.
Les problématiques des tournées du grossiste
« (…) Brefs délais, au fur et à mesure des besoins et dans les quantités voulues (...) » Ces exigences, que l’on peut appeler contraintes, sont nombreuses et complexifient le travail de planification des tournées pour un responsable logistique.
À ces multiples contraintes, le responsable logistique doit apporter des réponses pertinentes qualitativement et économiquement parlant.
Contraintes |
Types de réponses |
Type de produits : produits fragiles, volumineux, frais, surgelés. |
Matériel : choix du type et de gabarit des véhicules : véhicule léger, véhicules poids lourd, véhicule à température dirigée… |
Localisation : zones rurales, urbaines, hyper centre. |
Matériel : choix de véhicule VL ou PL Organisation : sectorisation géographique ou mutualisation |
Les quantités à livrer |
Matériel : choix du gabarit des véhicules, dimensionnement de la flotte Organisation : respect de la législation (exemple : charge utile du véhicule), gestion des saisonnalités |
La capacité de stockage des lieux de livraison |
Organisation : gestion des fréquences de livraison, équilibrage de la charge de travail hebdomadaire |
Contraintes horaires clients à respecter |
Organisation : respect strictes horaires ou flexibilité, ordonnancement des tournées (optimisation) |
L’accessibilité : stationnement, déchargement etc. |
Matériel : moyens de manutention : véhicule avec hayon, roll, transpalette |
En plus de ces contraintes quasi-quotidiennes, viennent s’ajouter des problématiques d’ordre général qui impactent en profondeur les organisations.
Les nouvelles tendances impactantes
- La concentration urbaine
« Les problématiques liées à la logistique urbaine ont émergé progressivement au cours des vingt dernières années, en lien avec les modifications sociales et urbanistiques. La concentration des populations en ville augmente d’année en année. »
« Ces concentrations de population ne sont pas nécessairement corrélées à la présence d’activités économiques en zone urbaine, et notamment en centre-ville. (…) Cela conduit à mettre en place des systèmes de réapprovisionnement en flux tirés, et à démultiplier les transports en lien avec ces approvisionnements. »
- Une demande du client final de plus en plus volatile
« (…) L’évolution de la demande des consommateurs, qui ont accès à de nombreux canaux de distribution (commerce de proximité, grande distribution, commerce à distance), et à qui les entreprises marchandes proposent un assortiment de produits le plus large possible, afin de se positionner dans un système concurrentiel exacerbé. »
« L’innovation, tant dans le produit, que dans la relation commerciale (accès aux commandes, mais aussi conseils d’utilisation, personnalisation…) accentue encore la pression sur les activités, et plus encore dans les centres-villes. »
- Les impacts environnementaux
Les instances politiques internationales, et notamment la France, se structurent pour imposer des normes et des solutions de moins en moins énergivores.
A ce titre, des mesures à la fois contraignantes (exemple : Écotaxe) et incitatives (Charte ADEME « Objectif CO2 ») se mettent en place depuis plusieurs années.
« La prise en compte par les entreprises, et notamment par les grossistes, des impacts environnementaux dans leurs choix d’organisation converge avec les objectifs économiques. »
« Les entreprises s’engagent dans des démarches citoyennes, mais elles restent toujours des opérateurs qui doivent dégager des bilans positifs : il en va de leur survie . Elles sont conscientes que l’environnement interfère de plus en plus dans la concurrence et certaines développent des outils résolument offensifs en la matière (véhicules dits «propres», gestion des emballages, affichage de l’empreinte carbone…). »
« Le durcissement quasiment certain des règles définissant les niveaux admissibles de pollution atmosphérique ou encore de bruit, milite en faveur de la création de systèmes qui permettent une articulation des flux en ville. »
Dans une logique de réduction des impacts environnementaux et pour plus de service, certains grossistes travaillent également à récupérer les déchets. Ceci complexifie d’autant plus les opérations de planification de tournées qui doivent dorénavant mixer livraison et collecte.
La livraison vers la voie de la numérisation
Comme évoqué précédemment, les coûts logistiques représentent en moyenne 10% du CA des entreprises françaises.
« Ces coûts sont étroitement liés aux variables impactant les ressources logistiques (prix du pétrole, taux d’intérêt, coût de main-d’œuvre) mais aussi à la performance et à l’efficience des chaînes logistiques, et à la maîtrise des flux d’information qui permettent de piloter ces chaînes, pour « mettre à disposition le bon produit, au bon endroit et au bon moment et au meilleur coût. »
« Au regard des contraintes et objectifs, les grossistes sont tenus d’investir dans des « systèmes d’information à vocation d’optimisation (gestion d’un espace de plus en plus rare, gestion d’entrepôt, traçabilité, optimisation de trajets, optimisation de tournées, optimisation du remplissage des véhicules), d’anticipation et de pilotage, que l’on va retrouver de façon transversale aux différentes activités. »
« La logistique, au cœur du métier de grossiste distributeur, se trouve fortement impactée par les nouveaux outils numériques. Ces derniers sont des accélérateurs de flux (d’informations et de produits) qui permettent de répondre à une demande qui change en permanence tant quantitativement que qualitativement. »
« Ces systèmes d’information doivent permettre d’anticiper (planification), d’organiser (systèmes de gestion), de piloter et de suivre (traçabilité, tableaux de bord, KPI). (…) Les innovations techniques et technologiques concernent : Les véhicules (amélioration des moteurs, réduction des consommations, géo-localisation, véhicules « propres », etc).
« (…) La gestion des flux et l’organisation de la cité sont aujourd’hui à l’aube de profondes transformations du fait de la transition numérique de la logistique et de la transition écologique de la ville. »
Respect de la réglementation, amélioration de la qualité de service, réduction des coûts, réduction des émissions de CO2. La numérisation des livraisons permet également l’amélioration des conditions de travail à la fois des planificateurs et aussi des livreurs :
- Planification automatisée des tournées donc moins de travail fastidieux pour les planificateurs.
- Meilleure visibilité donc moins de stress face aux aléas pour les planificateurs.
- Tournées moins longues, moins chargées et plus équilibrées donc moins de pénibilité pour les livreurs.
En ce sens, les systèmes d’information dédiés à la logistique et notamment l’optimisation de tournées concourent donc à la sécurisation RH des livraisons et la réduction de la pénibilité au travail ; pénibilité qui elle aussi est assujettie à plus de réglementations de la part des pouvoirs publics.
En résumé, « le professionnel ne peut ignorer ces évolutions et il doit s’adapter au futur cadre dans lequel il devra se positionner. »
(1) La CGI est l’organisation professionnelle représentative de l’ensemble du négoce des 56 fédérations de la branche commerce de gros
(2) Étude télécheargeable ici
(3) Définition de la logistique
(4) France Logistique 2025 : une stratégie nationale pour la logistique
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Auteur
Team Woop
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