Aujourd’hui nous sommes heureux de revenir sur une histoire en Open Innovation : une collaboration qui sort des sentiers battus, réunissant Doctolib et notre solution Mapo grâce à un partenaire commun du nom de Couchbase. Cette collaboration est née d’un besoin commun : façonner sur mesure du Ruby on Rails.
En cette occasion, nous avons interviewé Fabien Girard, Responsable de l’innovation Woop qui revient dans cet article sur ce travail d’équipe. Fabien décrypte pour nous comment ces 3 entités ont uni leurs ressources pour aller plus loin et plus vite.
Pour rappel, notre solution Mapo est une application SAAS de planification et optimisation de tournées, et également de suivi en temps réel d’exécution de tournées écrite en langage Ruby on Rails.
Fabien Girard (Responsable de l’innovation) : Ruby on Rails est un framework de langage de programmation. Il permet, telle une boîte à outils et un cadre (comme si on était dans des rails), de développer très rapidement des applications web en bénéficiant de parties de code déjà toutes faites.
Il faut savoir que quasi tous les frameworks de développement modernes actuels dans de nombreux langages orientés web sont inspirés de Ruby On Rails, qui est donc le précurseur en la matière.
F.G : Des entreprises importantes ont utilisé à leur début (ou utilisent toujours) ce framework telles que Twitter, AirBnB, Github, Shopify, Doctolib ou encore Swile en France. Certaines de ces entreprises ont été fondées il y a moins d’une dizaine d’années, et pourtant, elles ont vu leur valorisation actuelle évoluer de manière exponentielle sur base d’une même technologie choisie au départ (Doctolib étant notamment en première place actuellement).
F.G : Nous avons utilisé Ruby ou Ruby On Rails un peu à toutes les sauces avec succès pour la solution Mapo depuis 8 ans. Il y a 4 ans, nous avons souhaité mettre sur le marché une application mobile de suivi d’exécution de tournées en temps réel (utilisée par les chauffeurs dans leur véhicule).
Notre choix s’est porté sur une stack en Ruby avec une base de données dite « NoSQL ». En l’occurrence, nous avons choisi Couchbase qui fournit un des supports fonctionnels les plus avancés au niveau de la synchronisation avec des appareils mobiles. Ces derniers pouvant être sujet à des déconnexions de réseau ne devant pas interférer avec le bon fonctionnement de notre application en permanence synchronisée avec nos serveurs.
Au final, nous avions choisi une stack technologique que bon nombre d’autres éditeurs d’applications ont en commun avec nous, avec donc des problématiques similaires aux nôtres. Plutôt que de tenter de les résoudre seul, il nous semblait plus enrichissant de collaborer sur ces sujets avec d’autres acteurs ayant la même démarche d’ouverture et d’entraide.
F.G : Depuis toujours avec la solution Mapo, nous avons souhaité jouer le jeu de l’«Open Innovation» : c’est-à-dire partager des briques de code réutilisable pour d’autres entreprises ou projets. Cela fait partie de notre culture d’entreprise.
À ce titre, de nombreux projets utilisent par exemple le même code, utilisé et réalisé par Facebook ou Google, pour leur propre application et que ces derniers ont souhaité «partager» à la communauté.
Telle une «bouteille à la mer», nous avions communiqué en début d’année 2022 sur un projet Open Source que la solution Mapo maintient pour le compte de la communauté. Ce projet est remonté à la connaissance de Doctolib par l’intermédiaire de notre fournisseur commun Couchbase. Et c’est là que nous sommes entrés en contact pour constater que notre besoin était le même et que nous pouvions mettre nos ressources en commun pour aller plus loin et plus vite.
Nous partagions les contributions autour de notre dépôt public de code et nous faisions des relectures de code croisées. Toutes les semaines nous faisions ensemble un point d’étape sur les avancées afin de clarifier les éventuelles interrogations
Nous avons rapidement pu livrer une première version pour la déployer en production. Les discussions étaient constructives et permettaient de mettre en valeur l’expérience propre à deux entreprises issues de secteurs différents que rien ne prédestinées à collaborer sur un sujet commun. L’absence d’intérêt financier dans la démarche explique également un état d’esprit très orienté sur l’entraide.
F.G : Les premiers échanges avec Doctolib nous ont permis de constater que ce que nous avions fait jusqu’alors était de qualité, puisqu’un « géant » du monde du logiciel en France se montrait intéressé par notre travail.
Nous nous sommes mis d’accord sur une série d’évolutions qui pourraient s’avérer utiles pour nos deux parties (ou d’autres par la suite). Doctolib s’étant très rapidement mis en œuvre, ils ont pu nous partager leurs feedbacks, leur expertise, leurs idées et contribuer au développement du projet en délivrant du code (commun avec le nôtre donc).
Nous avons également partagé nos manières de travailler, nouer des contacts, et nous avons tous (Mapo, Doctolib, Couchbase) pu obtenir un minimum de visibilité et de feedbacks sur ce que nous faisions, plutôt que de faire les choses chacun dans notre coin.
Enfin, le code étant public et à disposition sur Github, nous intéresserons probablement d’autres acteurs demain qui viendront reprendre ce que nous avons fait et pourront contribuer à leur tour !
C’est aussi tout l’intérêt d’un tel projet que d’être « repris » à son tour pour qu’il continue de vivre et d’évoluer.
F.G : Pouvoir collaborer grâce à l’Open Innovation est extrêmement gratifiant et enrichissant. Cela fait appel à ce que l’on appelle « l’Intelligence Collective » qui est un concept de plus en plus en vogue et reconnu.
Cela permet aussi de se situer dans le paysage logiciel français, voir même international, et de comparer ce que l’on fait et comment on le fait avec d’autres acteurs.
C’est très intéressant pour obtenir des retours qui permettent de s’améliorer, ou d’aider autrui à s’améliorer, selon où l’on se situe.